08 février 2015

La démocratie des crédules de Gérald Bronner

A propos de l’auteur :


Gérald Bronner est né le 22 mai 1969 à Nancy. Il enseigne la sociologie à l’Université Paris Diderot en plus d'être un membre de l'Institut universitaire de France. Régulièrement, Bronner collabore dans certaines revues tel que Cerveau&Psycho, Le Nouvel Observateur et Sciences humaines.
Son livre "La pensée extrême" a reçu le prestigieux Prix européen d'Amalfi pour la sociologie et les sciences sociales en 2010.
Quant à la "La démocratie des crédules", le livre a reçu en 2013 le Prix de la Revue des Deux Mondes. 

Mon avis :

Gérald Bronner se donne comme défis de nous expliquer les différents biais, erreurs que fait notre esprit en raisonnant de manière instinctive, et les différentes influences que cela peut avoir dans la vie de tous les jours.
Il se propose de décortiquer les mécanismes psychologiques dirigeant l'esprit humain notamment lors de la lecture de l'actualité, les mouvements sectaires, les théories du complot, etc. 


J'ai vraiment apprécié la lecture de ce livre, en premier parce qu'en plus d'aborder un sujet passionnant, l'auteur explique et exemplifie très  bien des concepts de psychologie et sociologie, en les appliquant à des cas d'actualité.


Qui n'a pas déjà entendu la théorie de la survie de Michael Jackson ou bien le complot du 11 septembre ? 
Voilà que l'auteur nous explique comment des personnes, notamment celles très instruites et parfaitement intelligentes, peuvent en venir à croire à ce genre de propos.

Son argumentation est basée sur beaucoup d'études faites en sociologie et psychologie sociale, d'ailleurs le livre bénéficie d'une bibliographie richement fournie pour celui qui voudrait creuser plus loin.

De plus, il nous met en garde sur l'influence que ces théories peuvent avoir sur la société. Ces manières de réfléchir de nos cerveaux ne sont pas qu'anecdotique : un véritable enjeux social est là derrière.

Les reproches que j'aurais à faire sont de deux ordres.

Le premier n'est pas vraiment un reproche, cela se rapproche plus d'une remarque : Bronner ne se limite pas à nous présenter des théories sociologiques, il les utilise pour défendre un certain point de vue vis-à-vis des médias, de la science et bien d'autres. Il prend donc position ce qui ne relève plus de la science mais d'une opinion politique. 

En autre, Bronner argumente en disant que les scientifiques devraient plus s'investir dans la communication de leur recherche au public, afin d'éviter les biais et les distorsions que font les journalistes, parfois sans le vouloir, ce qui permettrait d'empêcher un certain nombre de biais. Un point de vue que je ne peux qu'encourager.

Cela dit, sa manière de concevoir les sciences (humaines ou exactes) me laisse plus mitigée vu la sacralité qu'il semble leur accorder. J'entends bien que son propos n'est pas de figé la science en ne la remettant jamais en question, mais plutôt de la remettre en question de manière intelligente et non caricaturale et précipitée.
Il n'empêche que ce point de son argumentation me laisse plus sceptique, la science ne pouvant avancer si elle n'est pas remise en question...

Cependant, malgré cela, je vous le conseille grandement !  Il est toujours intéressant de savoir de quelle manière on est influencé à nos dépens ainsi, nous pouvons être plus attentifs à nos jugements et nos interprétations des événements médiatiques. 

En bref :

  • Points positifs : sujet d'actualité, bien expliqué et exemplifié.
  • Points négatifs : L'auteur utilise certaines notions pour défendre un point de vue politique strictement personnel. A vous d'y adhérer ou non. 

Avez-vous lu ce livre ? Quel biais, exemples vous ont marqués?
Que pensez-vous de l'argumentation défendue par Bronner ?
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